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Homélie du 6e dimanche du temps ordinaire par Paul Royer

16 Février 2024 , Rédigé par paroisse leonie aviat

Homélie du 6e dimanche du temps ordinaire par Paul Royer

Dimanche de la santé

Le dimanche de la santé coïncide avec la fête de Notre Dame de Lourdes.

On pense tout de suite aux malades, il n'est pas inutile d'élargir notre regard, car le mot SANTÉ renvoie à un paysage diversifié.

• La santé est considérée comme le bien primordial. C'est le premier souhait lors des vœux du 1er janvier.

Chacun veut rester en pleine forme : la pratique d'une activité physique est fortement conseillée, encouragée : "Pour votre santé bougez plus."

En venant à la messe nous avons probablement croisé des marcheurs ou des cyclistes. On ne compte plus les clubs de sports, de yoga, de remise en forme.

Beaucoup sont attentifs à une nourriture saine, à un style de vie respectant les rythmes du corps.

• En même temps les risques sur notre santé sont nombreux.

Dans la société de la démesure, on peut mener une vie totalement artificielle, où le sommeil est malmené, la nourriture est artificialisée, le danger des écrans est réel. Les accidents font presque partie du paysage, du moins les conduites à risque.

• La santé a une dimension collective.

Nous attendons des pouvoirs publics la mise en place d'infrastructures, hôpitaux, maisons de santé, dispensaires, maisons de retraites, Ehpad, pharmacies et que soient formés des personnels compétents et en nombre suffisant.

Médecins, chirurgiens, infirmiers toutes spécialités, soignants divers, et personnels auxiliaires : cuisines, entretiens, la liste est presque infinie.

Sans oublier la Sécurité Sociale et les mutuelles qui sont critiquées abondamment mais dont on ne pourrait plus se passer.

• Au ras du sol là ou se vit notre quotidien,

nous connaissons tous des gens qui travaillent dans la santé, il y en a dans nos familles, ne serait-ce que le médecin traitant que nous devons tous avoir.

Nous sommes peut-être inquiets par les déserts médicaux, les délais d'attente pour obtenir un rendez-vous de spécialiste.

Certains d'entre nous sont devenus des aidants familiaux à temps partiels ou à temps plein.

Et nous voyons naître, fleurir des médecines parallèles sérieuses ou farfelues.

Si un proche de la famille, voisin ou ami tombe malade, on ne manque pas de prendre des nouvelles, de le visiter, de lui rendre quelque service.

La présence de Damien à la messe du dimanche nous rappelle l'existence du handicap, et de nos propres limites.

 

Dans ce paysage infini et diversifié,

on peut déjà arrêter notre regard sur quelques lignes de forces.

• L'intervention des soignants spécialisés est une grande richesse, incontournable. Cela ne nous dispense pas d'être responsable aussi de notre propre santé, dont beaucoup d'aspects relèvent tout simplement de la sagesse.

Et si nous avons grand besoin de leur compétence élevée et des moyens techniques mis à leur disposition, en cas de maladie, nous avons aussi besoin de présences fraternelles pour garder des raisons de vivre, pour garder le désir et la joie de vivre.

• Il ne s'agit pas seulement d'une démarche utilitaire : certes nous avons besoin de gens en bonne santé capables de travailler, pour la bonne marche de notre société, et individuellement pour faire face à nos nécessités, nos obligations et aussi notre plaisir.

Il ne faut pas oublier pour autant que l'homme est un être de gratuité, il a une valeur infinie, inaliénable, en raison de son existence même. Les malades, les faibles, les dépendants sont là pour nous le rappeler, d'où l'insistance sur le respect de la vie de la conception à la mort naturelle.

• Peut-être ne faut-il pas oublier que c'est avec notre corps que nous pouvons penser, apprendre, travailler, aimer, servir nos frères, admirer la beauté du monde, et remercier Dieu qui nous a donné cette merveille qu'est l'être humain, et qui n'a pas hésité à prendre corps de la Vierge Marie.

Saint Paul disait aux Corinthiens : " Frères, tout ce que vous faites : manger, boire ou toute autre action, faites-le pour la gloire de Dieu. " au chapitre 6 de la même lettre saint Paul nous dit : Glorifiez Dieu par votre corps.

 

En final

Il est indispensable de s'arrêter sur l'attitude personnelle de Jésus : d'abord les nombreuses guérisons rapportées dans les évangiles disent bien que Dieu veut que les hommes et les femmes puissent vivre dans de bonnes conditions de santé physique psychologique et spirituelle. Cela rejoint la sensibilité de notre société pour la santé.

Lors des rencontres de malades Jésus est saisi de compassion. Prêter à Dieu des idées de punitions par la maladie serait une insulte.

Jésus se fait solidaire du lépreux en le touchant. Par ce geste il prend sur lui, l'exclusion dont les lépreux étaient les victimes, et se retire ensuite à l'écart dans des endroits déserts.

Jésus prend au sérieux le désir de l'homme. Si tu le veux, tu peux me purifier et reprend ses paroles mêmes : Je le veux, sois purifié. C'est dire qu'il est bon de se mettre au clair avec soi-même, et ne pas s'installer dans la souffrance.

Va te montrer au prêtre et donne ce que Moïse a prescrit dans la loi. Jésus lui demande de se réinsérer dans la société telle qu'elle fonctionne alors. Après la maladie nous avons toujours une place à reprendre, pas tellement en racontant sans cesse ce qui nous est arrivé, mais en vivant simplement, assumant selon nos forces, notre rôle familial, professionnel, sociétal, religieux.

La recommandation de Jésus "Attention ne dis rien à personne" peut nous intriguer. Il serait tentant d'enfermer Jésus dans un rôle de guérisseur. Les foules qui courent après, montrent que le risque est réel.

Ce serait enfermer Jésus dans un rôle utilitaire, et ne plus être disponible au Royaume des Cieux que Jésus est venu annoncer qui dépasse les problèmes de santé.

C'est tout le message évangélique qu'il faut accueillir et pas seulement l'esprit de guérison.

 

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